Il y a maintenant un an et demi que Phillip Danault porte les couleurs des Kings de Los Angeles. Sous le soleil de la Californie, il file le parfait bonheur.
Comme à ses belles années à Montréal, le Québécois a fait de son travail défensif une priorité. Toutefois, depuis qu’il joue sous les ordres de Todd McLellan, il laisse davantage libre cours à ses habiletés offensives.
Avant l’affrontement de samedi contre le Tricolore, Danault avait récolté 19 points en 29 matchs. Un rythme de 0,65 point par duel similaire à celui qu’il avait maintenu la saison dernière, sa première avec les Kings.
«J’ai senti la confiance de Rob Blake [directeur général] et Luc Robitaille [président] dès le départ, dès qu’ils m’ont amené dans l’organisation», a indiqué Danault, qui, jeudi, a disputé la 500e partie régulière de sa carrière dans la LNH.
«Les entraîneurs me font également confiance. D’abord, il a fallu que je mérite ma place. Puis, en supériorité numérique, j’étais en avant du but. Cette année, on m’a placé le long de la rampe et ça va bien.»
Un rôle sur l’attaque massive. C’est ce que Danault aurait souhaité lors de son séjour avec le Canadien. Il y a fait quelques apparitions, mais c’était plutôt sporadique.
«C’était important pour moi. Je voulais amener ma carrière à un autre niveau. Je voulais exploiter une autre facette de mon jeu, a-t-il mentionné. Je croyais également en mes capacités. J’avais besoin de la petite tape dans le dos pour déployer mes ailes. C’est ce qu’on m’a donné à L.A.»
Plus qu’une réputation
Sous les couleurs du Bleu-Blanc-Rouge, Danault a montré de beaux flashs offensifs. Son taux de 0,65 point par match, il l’a maintenu pendant les saisons 2018-2019 et 2019-2020. Toutefois, sa réputation à travers la ligue reposait davantage sur son efficacité en défense.
L’entraîneur-chef des Kings illustre bien la façon dont Danault était perçu lorsqu’il évoluait à Montréal.
«Ce qu’on croyait avoir quand on a fait l’acquisition de Phil, on l’a. Mais il y a un tout autre package qui a suivi, a déclaré McLellan, au terme de l’entraînement matinal de son équipe, samedi. Mais ses habiletés offensives sont à un niveau très élevé.»
N’empêche que Danault demeure un spécialiste du jeu défensif. À 29 ans, il commence à avoir un certain ascendant sur ses coéquipiers. D’ailleurs, sa façon de jouer sert de modèle aux jeunes joueurs des Kings.
«Il a une capacité à gagner non seulement des mises en jeu, mais également des batailles pour l’obtention du disque. Il utilise son corps très bien, il est fort sur ses patins, il a un bon bâton, a énuméré McLellan. Il arrive souvent qu’on prenne des clips de lui pour faire des séances vidéo et enseigner à nos jeunes joueurs.»
La confiance de ses coéquipiers
Les vétérans des Kings y trouvent également leur compte avec Danault. Son éthique de travail et son ardeur au jeu en ont rapidement fait un coéquipier apprécié et accepté.
«Les gars qui ont gagné la coupe Stanley et qui sont encore avec l’équipe veulent obtenir une autre occasion de le faire. Ils veulent que Rob Blake et notre équipe de direction ajoutent des joueurs à notre formation de façon à améliorer leur chance. Ils veulent pouvoir faire confiance aux joueurs qui arrivent. Et Phil a acquis cette confiance rapidement», a ajouté McLellan.
Content pour capitaine Suzuki
Même s’il évolue à l’autre bout du continent, Phillip Danault continue de garder un œil sur ce qu’il se passe à Montréal. Et pas seulement pour savoir s’il neige ou s’il y a du gel au sol.
Il regarde de quelle façon son ancienne formation se comporte. Et lorsqu’il jette un coup d’œil aux statistiques, il ne tombe pas de sa chaise en voyant les noms de Nick Suzuki et Cole Caufield en haut de la liste.
«“Suz” est un excellent joueur. Dès le départ, quand il est arrivé, on voyait qu’il avait la bonne attitude et que la maturité était là. Je ne suis pas surpris, non plus, qu’il soit devenu capitaine. J’aurais fait le même choix.»
À l’époque où le Canadien a fait l’acquisition de son futur capitaine en retour de Max Pacioretty, en septembre 2018, Danault amorçait sa quatrième saison complète à Montréal.
Voyant en lui le mentor idéal pour sa recrue, la direction de l’équipe avait choisi de les placer côte à côte dans le vestiaire.
«Je ne prendrai pas de crédit pour ce qu’il est devenu. L’honneur lui revient. Son attitude, dès le départ, était différente de tout le monde. Sa maturité, dès le départ, était là, a-t-il souligné. Je l’ai peut-être peaufiné un peu. Je l’ai peut-être aidé à se sentir à l’aise. Mais je n’ai pas eu besoin de le garder dans le droit chemin. Il est super droit.»
Caufield, le tireur d’élite
Caufield est un autre jeune que Danault a eu la chance de voir intégrer la LNH. Comme pour Suzuki, il a rapidement constaté les habiletés de son coéquipier.
«Le voir marquer autant ne me surprend pas. Cole, c’est un tireur d’élite. Je me souviens qu’il avait marqué de gros buts pour nous en finale de la Coupe Stanley. En plus, il joue avec Nick, qui est un excellent passeur en plus d’être, lui aussi, un très bon tireur.»
On ne sait pas si Danault a offert quelques conseils à Caufield, mais on se souviendra qu’ils avaient partagé une pointe de pizza, le soir de la Saint-Jean-Baptiste 2021, après la victoire qui propulsait le Tricolore en grande finale.