À peine exposé sur les tablettes de librairies, le bouquin de l’ex-gérant d’équipement des Canadiens Pierre Gervais, «Au Cœur du vestiaire», polarise et divise. Le jour du lancement, l’auteur s’est défendu d’avoir transgressé une loi non écrite : ce qui se passe dans le vestiaire doit y rester.
Selon lui, on découvre avant tout «des impressions» et des observations «personnelles».
Voyez l’entrevue avec Pierre Gervais dans la vidéo, ci-dessus.
«Je ne l’ai pas transgressé de règle, a-t-il martelé à l’émission «JiC», lundi soir, au Centre Bell. Ç’aurait été facile de le faire. Je n’ai pas été dans le personnel et je n’ai pas rabaissé les gens.»
Selon l’homme le plus respecté de sa profession avant de tirer sa révérence, il aurait pu révéler beaucoup plus d’anecdotes s’il avait creusé dans l’intimité de certains joueurs, entraîneurs ou dirigeants.
«Je pourrais écrire deux autres livres sur les affaires personnelles, a-t-il prévenu. Ce n’est pas mon genre. Les gens de l’époque savent très bien que j’ai été gentil. J’aurais pu être méchant, très méchant. Ce n’était pas mon but. Vraiment pas.»
À un mois des Fêtes, le livre de Gervais s’annonce un franc succès chez les curieux passionnés qui voudraient se laisser transporter dans l’intimité. En revanche, certains lui reprocheront d’avoir marchandé son vécu en écorchant au passage ceux qu’il a côtoyés.
«Gerv» a voulu être clair quant à ses intentions. Il ne voulait pas faire dans la dentelle en racontant ses expériences.
«J’ai dit les vraies affaires. Ils ne sont peut-être pas contents. S’ils veulent écrire un livre, qu’ils le fassent. Je les encourage.»
Ducharme écorché
Le processus de création n’a pas eu lieu sans son lot de doutes, notamment de la part du journaliste Mathias Brunet, qui a recueilli ses propos. Gervais a pu se remettre en question, mais il s’en tenait aux vraies affaires.
«Avec Mathias, qui a fait un job incroyable, je lui disais ce que j’ai vécu. Il m’est revenu à quelques occasions pour me demander “veux-tu vraiment dire ça?”. J’ai dit que je voulais dire les vraies affaires. Je suis désolé, mais c’est ça. J’aurais voulu dire du bien de tout le monde, malheureusement, ce n’est pas le cas.»
L’ex-pilote de Joliette a notamment été froissé par un passage lors duquel Gervais affirme qu’il n’a pas perdu son vestiaire, car il ne l’a jamais eu.
«Ducharme en passant, a été très poli. Civilisé. Il aurait pu prendre le téléphone pour m’appeler et me dire des bêtises, mais il a été très civilisé. J’apprécie énormément.»
Le livre est écrit et les gens le plus affamés de potins le dévoreront, n’en déplaise aux personnes froissées. Pour ce qui est de Gervais, il ne changerait rien si c’était à refaire. Serait-il plus «gentil» avec certains?
«Absolument pas. Quand j’ai décidé de dire les vraies affaires, je dis les vraies affaires. Malheureusement, ça ne fait pas l’affaire de tout le monde. Je persiste et signe. It is what it is.»