L’ancien entraîneur-chef des Canadiens de Montréal Michel Therrien est secoué par les critiques négatives que l’on retrouve dans le livre «Pierre Gervais: au cœur du vestiaire», visant notamment Marc Bergevin, Dominique Ducharme et Max Pacioretty.
Therrien est extrêmement surpris qu’une personne comme Gervais ait révélé des détails sensibles concernant des acteurs importants de l’histoire du Tricolore. À voir dans la vidéo ci-dessus.
«Je connais très bien Pierre Gervais, a-t-il d’abord précisé. Il est professionnel dans son travail, il a toujours la bonne attitude. Une chose que je peux dire, c’est que je n’endosse pas le livre qui est sorti. Dans la communauté du hockey, nous sommes ébranlés un peu.»
L’homme de hockey regrette que ce livre fera vivre un calvaire aux personnes durement critiquées.
«On est tous un peu shakés de ce qui arrive aujourd’hui, a répété Therrien. Ça donne quoi, à qui? Les gens qui sont impliqués… t’as ben beau avoir une carapace, il n’en demeure pas moins qu’on est tous des êtres humains et ça fait mal ces choses-là.
«Je suis très surpris, pour l’avoir côtoyé de très près pendant neuf ans. J’ai été assommé de voir ces nouvelles-là en fin de semaine.
«On est un petit monde dans le hockey. C’est un monde fermé et on est tous un peu ébranlés.»
Therrien, qui paraît relativement bien pour sa part dans le livre, s’est porté à la défense de son ancien directeur général Bergevin, traité d’«adolescent» dans l’ouvrage.
«Un gars comme Marc a donné 10 ans de sa vie aux Canadiens de Montréal. C’est un passionné, il ne faut pas l’oublier.
«J’ai adoré travailler avec Marc. Il y a des journées qu’on riait, mais il y a des journées, je te dirais, où on rentrait dans la chambre et on pleurait parce qu’on était des personnes passionnées et émotives.»
Puis il a défendu Ducharme, dont la réputation d’entraîneur prend un sérieux coup à la lumière des révélations dans le livre. Gervais y raconte que l’ancien des Mooseheads de Halifax n’a jamais eu le respect du vestiaire avec le CH.
«Je ne le connais pas personnellement, mais je lui ai envoyé un message texte pour lui manifester mon support.»
Puis Pacioretty, son ancien capitaine avec le Bleu-Blanc-Rouge.
«Pacioretty, il prenait ça à cœur», a-t-il fait valoir, ajoutant que, faute de pouvoir donner le «C» à Carey Price en raison de son statut de gardien, Pacioretty devenait le candidat logique à titre de capitaine. «Le leader de cette équipe là, c’était Carey Price, mais Luongo avait été capitaine à Vancouver et ça n’avait pas été un succès, donc on a enlevé ça de notre liste.»
Réconciliations avec Brière
Therrien est bien placé pour parler de ce que Bergevin, Ducharme et Pacioretty traversent, puisqu’il a été dépeint comme le vilain dans le livre de Daniel Brière, écrit par le journaliste Martin Leclerc.
«Ça m’avait fait mal, a-t-il confié. Ça avait fait mal à mon entourage. Comble de malheur, je suis embauché par les Flyers par la suite et Daniel travaille pour eux… »
Les deux hommes se sont recroisés pour la première fois au camp de développement de la formation pennsylvanienne. À l’extérieur d’un restaurant, ils ont eu l’occasion d’enterrer la hache de guerre.
«Il s’est excusé et il a dit qu’il n’aurait pas dû aller là, a raconté Therrien. Je respecte tellement ça. Ça prend un homme pour reconnaître ses erreurs. Daniel l’a fait, et j’ai beaucoup de respect pour lui. Éventuellement, je suis convaincu qu’il va devenir un directeur général.»