Par Jean-Michel Bougeard — Le 17 janvier 2023 à 18h00
Portant les noms de deux prophètes, Mohamed Ibrahim a de quoi ouvrir la mer des défenseurs en deux !
En attendant les fiches draft d’après-saison, la rédaction de TDActu vous propose, tous les mardis, un coup de projecteur sur les futures pépites qui rejoindront la NFL en 2023.
Mohamed Ibrahim
Né le 08 septembre 1998 à Baltimore, Maryland
1m78 pour 95 kilos
Coureur, Minnesota, senior
1m78 pour 95 kilos, pour une personne lambda on parlerait d’un indice de masse graisseuse inquiétant. Pas de grossophobie ou du culte du muscle ici, mais Mohamed Ibrahim est un être humain bâti comme un char d’assaut : trapu et terriblement puissant.
Son profil semble venir d’une autre époque car unidimensionnel. Mais comme les écritures saintes, les bases sont là.
Si j’étais une qualité : yards après contact
Joueur au gabarit compact, Mohamed Ibrahim est un spécialiste pour continuer à avancer malgré la présence d’un défenseur : plus de 1000 yards sur ses 1665 gagnés en 2022 l’ont été après contact ! Si un coureur aux changements d’appuis explosifs est souvent plus excitant, le plus important est de pouvoir poursuivre la série offensive.
En 2022, il s’est retrouvé 29 fois à prendre le ballon en situation de 3e tentative et courte (de 1 à 3 yards) : 22 fois il a donné à son attaque un 1st down ! Trois saisons à plus de 1000 yards et une moyenne de yards par porté jamais en-dessous des 5 yards. Pour réaliser ses performances, il a été bien aidé par ses linemen offensifs : Daniel Faalele (Ravens) et le formidable run-bloqueur John Michael Schmitz.
Si j’étais un défaut : à l’ancienne
Ces dernières années, pour être convoités lors de la draft, les coureurs doivent avoir montré des qualités en réception : c’était le cas en NCAA pour Najee Harris, Travis Etienne, Clyde Edwards-Helaire ou Breece Hall. Mohamed Ibrahim a joué 40 matchs et seulement 22 réceptions ! Pas un seul touchdown après réception. On peut imaginer que s’il avait montré des qualités dans ce domaine à l’entrainement, il aurait davantage été utilisé dans les jeux aériens.
Il n’est pas du genre à pouvoir exploser et déborder une défense en vitesse tels Christian McCaffrey, Alvin Kamara ou Josh Jacobs. Puissant, il est un coureur qui rentre dans le tas et sait passer en force. En cela aussi, il rappelle les running-backs des années 90-2000. Mais sa capacité à trouver la bonne brèche, et à anticiper quel angle prendre après avoir dépassé le 1e rideau, le rend terriblement efficace.
Si j’étais un joueur NFL : David Montgomery (Bears)
Quatre saisons avec Chicago et une moyenne de 900 yards et 6,5 touchdowns par saison. David Montgomery n’est pas une star mais il répond à l’injection do your job ! Mohamed Ibrahim propose le même type de profil, tant sur le plan physique qu’au niveau de son application.
Si j’étais un choix de draft : 5e tour
La position de running-back s’est quelque peu dévaluée ces dernières années. La faute à des attaques passant davantage par les airs, la faute aussi à une source semblant intarissable : 25, 16, 20 et 24 coureurs ont été sélectionnés entre 2019 et 2022. Sans compter que certaines franchises parviennent également à se renforcer à ce poste avec un joueur non drafté, Austin Ekeler (Chargers) en tête ou le dernier en date Jaylen Warren (Steelers).
Lors de la draft 2023, la concurrence sera féroce en raison de nombreux candidats de talent. Séquence « notez leurs noms quelque part car ce gars pourrait jouer pour votre franchise en 2023 » : Bijan Robinson (Texas), Jahmyr Gibbs (Alabama), Chase Brown (Illinois), Zach Charbonnet (UCLA), Tyjae Spears (Tulane), Deuce Vaughn (Kansas State), Sean Tucker (Syracuse), Tank Bigsby (Auburn), Devon Achane (Texas A&M), Chris Rodriguez (Kentucky), Isaiah Davis (South Dakota State), Kenny McIntosh (Georgia), Eric Gray (Tennessee), DeWayne McBride (UAB), Israel Abanikanda (Pitt), Tavion Thomas (Utah), Xazavian Valladay (Wyoming), Camerun Peoples (App State), Zach Evans (Ole Miss) et Jaleel McLaughlin (Youngstown State).
De par une compétition importante ainsi que des limites pour attraper les passes, Mohamed Ibrahim ne devrait être qu’un choix du samedi : de 103 à 260. De plus, il aura 25 ans au début de la saison NFL 2023. Sans parler de sa rupture au tendon d’Achille en 2021. Mais ses 1665 yards en 2022 et ses 50 touchdowns au sol en carrière en font un joueur de qualité à intégrer dans un comité.
Si j’étais une équipe NFL : New Orleans Saints
Parce qu’ils n’ont pas un quarterback dominant, les Saints passent souvent par le sol : 512 passes pour 465 courses en 2022. Alvin Kamara est l’option numéro une au poste mais les Saints doivent ajouter au comité un coureur plus puissant. Latavius Murray est parti en cours de saison alors que Mark Ingram (33 ans), David Johnson (31) et Dwayne Washington (28) sont tous en fin de contrat.
Pour tout prophète de ce sport (quarterback), un bon comité de coureurs doit faire partie des apôtres. Et puis, Mohamed Ibrahim chez les Saints : comme un air d’Evangile.
Back from the Achilles tear he suffered last year, Minnesota star RB Mohamed Ibrahim is the only player in the FBS with 130+ rushing yards and multiple touchdowns in each of a team’s first three games.https://t.co/IV5RlbRzxB
pic.twitter.com/jcWA0i0FZl— Matt Zenitz (@mzenitz) September 19, 2022